L’AMEIPH se joint à la campagne Pauvre+Captif et demande une modification du règlement de l’aide sociale

L’AMEIPH demande au Gouvernement du Québec d’étendre de sept à 90 jours la période durant laquelle une ou un bénéficiaire de l’aide sociale peut quitter le territoire du Québec sans perdre le versement de ses prestations. L’Association se joint ainsi aux groupes communautaires, juristes et bénéficiaires de l’aide sociale, unis dans la campagne Pauvre + Captif, afin de dénoncer une injustice flagrante et demander un assouplissement de la loi. L’AMEIPH est d’avis qu’il s’agit d’un règlement déraisonnable et discriminatoire.

Sur le site de la campagne, nous pouvons lire que dans la première année suivant le changement de la loi en mai 2015, ce sont « 1 448 personnes (qui) ont subi des coupures parce que l’aide sociale a jugé qu’elles ont perdu leur résidence au Québec après être parties de la province pour plus de 7 jours consécutifs dans le même mois, ou 15 jours cumulatifs. La majorité des personnes affectées sont des femmes (…), 83 % sont nées hors du Canada, alors qu’elles ne représentent que 18 % des prestataires. »

Cette modification à la loi vient toucher directement les membres de l’AMEIPH, qui sont des personnes vivant avec un handicap et qui sont issues de l’immigration. Un certain nombre d’entre elles bénéficient de l’aide sociale. La double situation immigration-handicap pose de nombreux défis à nos membres, et priver certains d’entre eux de liens sociaux et familiaux avec leur pays d’origine est discriminatoire. Ce règlement amène une majorité d’immigrants bénéficiant de l’aide sociale à ne pas faire le voyage pour aller prendre soin d’un être cher malade, mourant, ou assister aux funérailles de cette personne.

À titre de comparaison, dans le reste du Canada, il n’existe pas de nombre de jours minimum pour les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick, et les territoires du Nunavut et du Yukon. Dans les Territoires du Nord-Ouest, la limite est de 90 jours, et de 60 jours à Terre-Neuve. Finalement, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ont imposé une limite de 30 jours. L’Ontario et le Québec sont les seules provinces à imposer le règlement des sept jours.

Devenez membre de la campagne Pauvre+Captif et apprenez-en davantage en visitant ce lien: https://pauvreetcaptif.com/devenir-membre/. Merci aux initiateurs de la campagne et appuyez-nous en grand nombre!